ConcertsLe Jazzophone

#LIVEREPORT : Christian Scott + Lynx Trio

C’est un grand concert, proposé par la Ville de Nice en co-production avec Imago records & production,  auquel nous avons assisté samedi 11 novembre dernier au Forum Nice Nord avec la venue de Christian Scott et son groupe, précédés par le Lynx Trio.

Les trois jeunes musiciens du Lynx Trio (Gabriel Gosse, guitare et compositions, Bertrand Beruard, contrebasse, Antonin Violot, batterie ) ouvrirent les hostilités avec un set de 45 minutes où le leader Gabriel Gosse multiplia les soli dans un style très proche à mon humble avis de celui de Pat Metheny, et une belle sonorité, appuyé par une rythmique solide et rebondissante, surtout en ce qui concerne la batterie. De jeunes talents à suivre.

Puis ce fut l’entrée sur scène de Christian Scott et des ses comparses  (Logan Richardson, alto sax, Lawrence Fields, piano & Rhodes, Frank Funn, contrebasse,  Andrew Bonville, batterie). Un premier morceau, long, pas assez, attaqué à pleine puissance, et développant un  thème modal aux effluves africaines, Christian Scott relayé par l’impressionnant Logan Richardson puis par le solo de Lawrence Fields jouant simultanément du piano et du Rhodes. Tout de noir vêtu , de lourdes chaînes en or pendant sur sa poitrine, Christian Scott s’adressa au public pour expliquer ce qu’était sa musique et qu’elle contenait toute l’histoire du jazz dont le premier enregistrement connu fut fait dans sa ville natale de New Orleans en 1917, il  y a tout juste cent ans. Belle digression qui nous fit réaliser qu’il y a des moments comme ça où  l’on est heureux d’être anglophone…

Puis dans un Forum Nice Nord comble, ils enchaînèrent avec le fameux « Moanin’ d’Art Blakey comme un écho faisant suite au discours de Christian Scott. Cris et manifestations de joie accueillirent cette composition, l’une des plus connues de l’histoire du jazz. Puis de nouvelles compositions de Christian Scott faisant la part belle à l’improvisation, mais toujours ancrées dans le blues et la tradition afro-américaine, mais aussi amérindienne, car  comme il nous l’expliqua, son grand-père était un grand chef de cinq tribus des Mardi Gras Indians à la Nouvelle-Orléans. D’ailleurs, dans le morceau ‘‘The walk » la frappe extrêmement puissante et linéaire de Andrew Bonville fit merveille, rappelant les tambours de Congo Square.

On remarquera que Christian Scott développe un son original, s’éloignant de la figure tutélaire de Miles Davis, si son influence est bien sur présente mais en filigrane, comme celle de Lee Morgan auquel il fait parfois penser dans ses fulgurances.

De nouveau , un époustouflant chorus de Logan Richardson, également tout de noir vêtu, et une intervention musclée du pianiste, puis un long solo de basse, et reprise en fanfare des cuivres. Bluffant.

Nous étions proches de la fin  du concert et avant que de jour le dernier morceau avant l’inévitable rappel, Christian Scott fit un beau discours humaniste et égalitaire, disant la nécessité pour les minorités de s’entraider et non pas de militer pour leurs seuls droits catégoriels. Un appel à la tolérance et à l’amitié entre défavorisés.

Une belle manière de terminer ce mémorable concert.

www.christianscott.tv

www.nicemusiclive.fr

www.imagoproduction.com

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