Concerts
Le Jazzophone
#LIVEREPORT : Christian Scott + Lynx Trio
12 novembre 2017
Imago records & production
C’est un grand concert, proposé par la
Ville de Nice
en co-production avec
Imago records & production,
auquel nous avons assisté samedi 11 novembre dernier au
Forum Nice Nord
avec la venue de
Christian Scott
et son groupe, précédés par le
Lynx Trio.
Les trois jeunes musiciens du
Lynx Trio
(
Gabriel Gosse
, guitare et compositions,
Bertrand Beruard
, contrebasse,
Antonin Violot
, batterie ) ouvrirent les hostilités avec un set de 45 minutes où le leader
Gabriel Gosse
multiplia les soli dans un style très proche à mon humble avis de celui de
Pat Metheny
,
et une belle sonorité, appuyé par une rythmique solide et rebondissante, surtout en ce qui concerne la batterie. De jeunes talents à suivre.
Puis ce fut l’entrée sur scène de
Christian Scott
et des ses comparses (
Logan Richardson
,
alto sax,
Lawrence Fields
, piano &
Rhodes,
Frank Funn
, contrebasse,
Andrew Bonville
, batterie). Un premier morceau, long, pas assez, attaqué à pleine puissance, et développant un thème modal aux effluves africaines,
Christian Scott
relayé par l’impressionnant
Logan Richardson
puis par le solo de
Lawrence Fields
jouant simultanément du piano et du Rhodes. Tout de noir vêtu , de lourdes chaînes en or pendant sur sa poitrine,
Christian Scott
s’adressa au public pour expliquer ce qu’était sa musique et qu’elle contenait toute l’histoire du
jazz
dont le premier enregistrement connu fut fait dans sa ville natale de
New Orleans
en 1917, il y a tout juste cent ans. Belle digression qui nous fit réaliser qu’il y a des moments comme ça où l’on est heureux d’être anglophone…
Puis dans un
Forum Nice Nord
comble, ils enchaînèrent avec le fameux
« Moanin’
d’
Art Blakey
comme un écho faisant suite au discours de
Christian Scott
. Cris et manifestations de joie accueillirent cette composition, l’une des plus connues de l’histoire du jazz. Puis de nouvelles compositions de
Christian Scott
faisant la part belle à l’improvisation, mais toujours ancrées dans le
blues
et la tradition
afro-américaine,
mais aussi
amérindienne,
car comme il nous l’expliqua, son grand-père était un grand chef de cinq tribus des
Mardi Gras Indians
à la
Nouvelle-Orléans.
D’ailleurs, dans le morceau ‘
‘The walk
» la frappe extrêmement puissante et linéaire de
Andrew Bonville
fit
merveille, rappelant les tambours de
Congo Square.
On remarquera que
Christian Scott
développe un son original, s’éloignant de la figure tutélaire de
Miles Davis
, si son influence est bien sur présente mais en filigrane, comme celle de
Lee Morgan
auquel il fait parfois penser dans ses fulgurances.
De nouveau , un époustouflant chorus de
Logan Richardson
, également tout de noir vêtu, et une intervention musclée du pianiste, puis un long solo de basse, et reprise en fanfare des cuivres. Bluffant.
Nous étions proches de la fin du concert et avant que de jour le dernier morceau avant l’inévitable rappel,
Christian Scott
fit un beau discours humaniste et égalitaire, disant la nécessité pour les minorités de s’entraider et non pas de militer pour leurs seuls droits catégoriels. Un appel à la tolérance et à l’amitié entre défavorisés.
Une belle manière de terminer ce mémorable concert.
www.christianscott.tv
www.nicemusiclive.fr
www.imagoproduction.com
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