LiveReport : Jo Kaiat & Assala à Nice
La rédaction du Jazzophone était bien représentée pour cette soirée principalement dédiée à la musique gnawa. L’équipe se retrouve dans le hall du Conservatoire de Nice avant de rejoindre l’auditorium pour la première partie : Jo Kaiat en piano solo avant le trio Assala.
On voyage beaucoup en écoutant le pianiste. D’Afrique au Moyen-Orient. De paysages ensoleillés à d’autres plus troublés, ses mains courent sur le clavier et nous racontent des histoires. Exercice difficile mais le grand Steinway sonne bien et Jo Kaiat se détend un peu et laisse parler sa sensibilité, il nous emmène dans son monde. On retrouve ses mélodies mais en trio sur son album « Come To My World » (Imago records 2020).
Le rideau se ferme, on entend quelques notes du piano que l’on accorde puis, le rideau s’ouvre sur cet Assala Trio composé de Omri Mor au piano, Karim Ziad à la batterie et Mehdi Nassouli au guembri. Un instrument bien peu végan, comme il nous l’expliquera un peu plus tard avec un franc sourire, car fait avec une peau de chameau et de cordes à base d’intestin de chèvre. Mais quel son !
C’est donc parti pour presque deux heures de musique enflammée, gwana, arabo-andalou, air de l’Afrique sub-saharienne et du moyen orient. Mehdi Nassouli est le seul à jouer debout, c’est donc lui qui mène la danse balançant son instrument comme un bonne vieille Startocaster ou une Jazz bass et en plus, il chante !
À sa gauche, Karim Ziad – qui chante aussi- transforme sa batterie en instrument de percussions, il imite le son de la derbouka sur sa caisse claire ou du bendir sur son tom medium.
C’est à Omri Mor que sont confiées les parties les plus jazz du trio, du piano stride à la New Orleans par moments pour renchérir sur le groove de la basse en peau de chameau.
Les chansons sont souvent en forme de respons, le premier chante un air, une phrase courte et les deux autres reprennent ou répondent. Certains chants grégoriens fonctionnent comme cela aussi. Un peu avant la fin, Jo Kaiat revient avec un mélodica et ils entament à quatre un air, un de leurs standards. Omri Mor partagera son piano pour un quatre mains enlevé.
Fausse sortie, le rappel, du gwana toujours mais sur un rythme de reggae. Mystique, on disait, du rastafari gwana…
La musique n’a pas de frontières!
Qui aurait envie d’aller se coucher après ça !